Sermon~Mgr Bernard Fellay, Paris le 6 janvier 2013 [French]

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.

Messieurs les abbés, mes bien chers Frères,

En ce dimanche, il nous est donné de célébrer la très grande fête de l'Epiphanie. Une fête à laquelle l'Eglise a toujours voulu donner la plus haute importance. Cette fête est plus ancienne que Noël. Et jusqu'en 1962, jusqu'à Jean XXIII, on lui donnait plus d'importance que Noël. Tout juste à un degré au-dessous des fêtes de Pâques et de la Pentecôte qui sont les plus grandes solennités, les plus grandes fêtes de l'Eglise. Et pourquoi ?

Epiphanie veut dire manifestation, et l'Eglise a toujours voulu rassembler en ce jour divers événements de la vie de Notre-Seigneur qui, en ce début de sa vie, manifestent aux hommes sa divinité. Et c'est ainsi que même si on l'appelle la Fête des Rois Mages - et c'est l'événement qui est relaté dans l'Evangile d'aujourd'hui, et c'est le plus important de cette fête - l'Eglise y rajoute deux autres manifestations de la divinité de Notre-Seigneur. Celle que l'on trouve au Baptême de Notre-Seigneur, avec l'intervention du Père du Ciel, cette voix qui résonne, et l'apparition du Saint-Esprit au-dessus de Notre-Seigneur. Et en plus aussi, le premier miracle de Notre-Seigneur, le miracle de Cana. Il y a donc une collection d'événements, et aussi de leçons à tirer de cette fête. Evidemment, on ne peut pas tout dire en un sermon. Nous nous limiterons aujourd'hui à un point lié à cette fête appelée la fête des Rois Mages.

Pourquoi l'Eglise veut-elle donner tant d'importance à cette fête des Rois Mages ? Parce que c'est ce qu'Elle nous dit aujourd'hui : « Aujourd'hui, le Christ est apparu ». Autrement dit, Il s'est manifesté non pas seulement à un petit groupe, le groupe des bergers comme au moment de Sa naissance, mais aujourd'hui, avec l'arrivée des Rois Mages, on y voit la manifestation de Notre-Seigneur, de Sa divinité, au monde entier, à ce monde considéré au temps des Juifs comme le monde des païens. Il faut se rappeler que le Messie est promis au peuple élu. Il est annoncé comme, on peut dire, leur Sauveur. Et une des premières choses que va faire le bon Dieu, que va faire Notre-Seigneur, c'est de dire, de se manifester par les événements, par l'apparition de cette étoile dans le firmament, qu'en fait ce salut ou ce Messie qui vient apporter le salut, ne vient pas l'apporter qu'au peuple juif, mais bel et bien à toutes les nations. C'est là le plus profond de la joie de l'Eglise aujourd'hui. Notre-Seigneur, le Messie, est Dieu fait homme qui vient pour sauver tous les hommes. Tous les hommes sont appelés au salut. Personne n'est laissé de reste. A chaque homme à qui Dieu donne l'existence, est offerte cette invitation du salut, salut mérité par Notre-Seigneur dans Son Humanité, dans Sa Passion et Sa Mort.

Et ce qui est intéressant - et c'est le point sur lequel je voudrais insister aujourd'hui - c'est le fait que ceux qui viennent Le reconnaître aujourd'hui, ce sont des Rois. La reconnaissance, non seulement des nations, mais de certains de ses chefs, des représentants de ces peuples, les Rois Mages qui arrivent à Notre-Seigneur aujourd'hui. Et leur question, lorsque l'étoile disparaît, question à Jérusalem, question à Hérode, le roi de l'époque : « Où est le Roi des Juifs qui vient de naître ? ». Et voyez-vous, cette question que j'aimerais souligner et rappeler, c'est une question qui, dès le début, fait couler pas seulement de l'encre, mais aussi du sang. Et ce rapport entre l'ordre temporel et l'ordre spirituel par rapport à la Royauté de Notre-Seigneur Jésus-Christ. On le constate, dès le début, Notre-Seigneur est Dieu. Il S'est fait homme. Le fait de devenir homme n'a enlevé aucun de Ses pouvoirs au Verbe de Dieu. Et au contraire, jusque dans Son Humanité, Il va participer à Ses pouvoirs divins. Il est Dieu, Il est Roi. « Tout pouvoir M'a été donné au Ciel et sur la terre ». Tout pouvoir, sans aucune exclusion. Seulement, Il a bel et bien tous les pouvoirs, Il est bel et bien le Roi des Rois, mais Il ne réclame pas la royauté temporelle. Et c'est ce que, on le voit à travers tous les siècles, les hommes au pouvoir, jaloux de ce pouvoir temporel, ont trop souvent vu et voient en Notre-Seigneur et en l'Eglise, un rival, une rivale. C'est une histoire qui traverse tous les temps. On y voit aussi le problème de ce qu'on appelle aujourd'hui la liberté religieuse. Il faut donc bien le comprendre. Tout d'abord, en maintenant qu'effectivement, Dieu fait Homme ne perd rien de Ses pouvoirs ; mais que, comme Il a l'habitude de le faire en tant que Dieu, Il délègue Ses pouvoirs. Il ne les ravit pas. C'est ce que dit l'Hymne aujourd'hui : « Il ne ravit pas les royautés terrestres, Celui qui donne les royautés célestes ». Au contraire, Il les confie au maître du siècle, au roi, au président, peu importe. Et ils en rendront compte. Il est Dieu, Il est Roi. Roi du Ciel et Roi de la Terre.

Seulement, lorsque Pilate lui dit : « Es-tu Roi ? », Notre-Seigneur aura le soin de lui dire : « Mon royaume n'est pas de ce monde. Si j'étais un roi comme les autres, si j'étais un roi simplement temporel, j'aurais mon armée. Elle serait là pour me défendre. » Or, ceux qui Le défendent, ce sont les Anges, qui à ce moment-là semblent bien laisser faire ! « Mais en même temps, tu n'aurais aucun pouvoir sur Moi s'il ne t'avait été donné ».

Il est bel et bien Roi, et c'est à cause de cette Royauté qu'Il sera crucifié, c'est la raison donnée par les Romains, par Pilate. Il s'est fait Dieu, Il doit mourir. C'est la raison donnée par Pilate, on la retrouve sur la Croix : « Jésus de Nazareth, Roi des Juifs ». C'est parce qu'Il S'est fait Roi. Et cette histoire commence aujourd'hui, à l'Epiphanie. Hérode, jaloux de ce nouveau roi qui arrive, ne trouvera pas d'autre moyen que de massacrer les innocents. Voyez-vous, on voit cela à travers toute l'histoire, tout le temps et constamment, le pouvoir temporel aura beaucoup de peine à supporter un autre pouvoir, disons parallèle, ce pouvoir spirituel, ce pouvoir de l'Eglise. Et à travers toute l'Histoire de l'Eglise, il y aura constamment des rivalités, des problèmes, problème par exemple des investitures, où c'est l'Etat qui veut se mêler de la nomination des Princes de l'Eglise, des évêques qu'il veut imposer, on le voit bien. L'Etat temporel a peur de ce pouvoir spirituel. Et encore aujourd'hui, vous avez des pays comme la Chine qui souffrent directement de ce problème. Le problème des hommes qui ne sont pas capables de comprendre que, d'une part - bien qu'il faille clairement distinguer deux sociétés que l'on appelle parfaites : on appelle parfaite une société qui possède tous les moyens pour acquérir sa fin -, il y a une société parfaite que l'on appelle l'Eglise, qui est une société spirituelle et surnaturelle, qui possède tous les moyens pour atteindre sa fin qui est le salut.

Sauver les âmes, les moyens de cette Eglise, toute son organisation est pour sauver les âmes. Son premier souci n'est pas le temporel, elle est de mener les hommes à leur fin, ce pour quoi ils ont été créés, le Ciel, mais Elle s'occupe des hommes qui vivent sur terre. Et les hommes sur terre ne sont pas simplement des individus, ils viennent tous d'une famille, de cette famille organisée qu'on appelle ensuite l'Etat. La société humaine est organisée ; cette société humaine est aussi une société parfaite. L'Etat est organisé, possède les moyens qui lui sont nécessaires et suffisants pour poursuivre son but, qui est un but temporel, l'organisation, le bien commun, le bien-être des hommes ici, sur terre. Et dès que l'on dit tout cela, dès que l'on constate que ce sont les mêmes personnes qui appartiennent aux deux sociétés, on voit très bien qu'il y a un ordre, et que le régime normal entre ces deux sociétés parfaites doit être un régime harmonieux, donc un régime d'entente et aussi, nécessairement, en regardant la fin de l'homme, subordonné, sans que l'Eglise ne se mêle des affaires temporelles, elle aura son mot à dire sur les grandes lignes de la vie des hommes, qu'on appelle les Commandements. Elle ne se mêlera pas des affaires précises, distinctes, qui concernent l'Etat évidemment, mais si celui-ci prétend vouloir enfreindre les lois de la nature humaine, même celles-là, et en plus les lois de Dieu, l'Eglise devra intervenir même si cela crée des conflits.

Ce à quoi on assiste aujourd'hui, depuis la Révolution, depuis plus de deux cents ans, cette situation conflictuelle est plus aigüe. Pourquoi ? Parce que tout d'un coup la société temporelle a voulu se dégager de la dépendance de Dieu. Il a prétendu vouloir et pouvoir organiser le monde sans Dieu. Et ça, c'est garanti, c'est préparer l'enfer sur la terre. Et c'est un peu toute notre histoire, l'histoire de ces siècles dans lesquels nous sommes, que cette rébellion des hommes contre Dieu, et presque automatiquement contre l'Eglise qui contribue à une falsification des rapports qui sont normaux et justes. Et c'est ce qu'on trouve dans la liberté religieuse. Une question passablement compliquée aujourd'hui parce qu'on mélange tout. On comprend que l'Eglise essaye de dire à l'Etat : « Vous n'avez pas le droit de vous mêler des questions qui ne vous regardent pas. La question de la religion en tant que telle, ce n'est pas une question temporelle. » On comprend qu'il y ait une intervention de l'Eglise pour dire : « Respectez ce domaine de la religion. » Seulement après, avec le « concile », on est allé trop loin, on n'a plus fait la distinction entre la vraie et les fausses religions, on n'a plus fait la distinction qu'on faisait autrefois, entre régime de tolérance, et on a fait un droit qui n'existe pas. Finalement, on avale, on invente comme une espèce de droit à l'erreur. C'est tout récent, on dit maintenant que tout homme a le droit de choisir sa religion. Ça vient du Vatican. Mais non, tout homme a le droit de choisir LA VRAIE religion. Tout homme a le droit de se convertir à la vraie religion. Et personne n'a le droit d'empêcher cela. Ça, c'est un vrai droit qui découle du devoir de tout homme de servir Dieu. C'est la première question du catéchisme : Pourquoi suis-je venu sur la terre ? Pourquoi existons-nous ? Pour servir Dieu, pour L'honorer, pour Le glorifier. Tout est dit. Simplement, qu'on se rappelle les devoirs envers Dieu qui ensuite vont engendrer des droits, des droits réels des personnes humaines pour accomplir ces devoirs.

Aujourd'hui, on mélange tout. Et souvent, on ne comprend pas pourquoi nous sommes, comme on dit, CONTRE la liberté religieuse. Qu'on le comprenne bien. Nous sommes pour la vraie liberté religieuse, c'est-à-dire pour la liberté de la vraie religion. Et nous sommes aussi pour ce qu'on appelle la tolérance. Il y a des signes concrets, humains qui obligent l'Etat quand on se trouve dans une situation de mélange de religions, de faire régner une sorte de paix humaine entre toutes ces religions. C'est tout à fait normal, tout à fait compréhensible. Et nous ne sommes absolument pas contre ces choses-là. Par contre, très certainement, nous sommes contre la prétention de vouloir oublier le bon Dieu, de vouloir établir un droit qui serait presque un droit imprescriptible, de toute créature à choisir autre chose que le bon Dieu. Ça n'a pas de sens. C'est comme vouloir dire : la voiture, elle a le droit de rater le virage et de rentrer dans un arbre. Bien sûr que la voiture peut rater le virage. On peut dire que c'est une des particularités de la voiture d'avoir cette liberté de sortir de la route. Mais ça passe à la perfection de la liberté de la voiture. La liberté de la voiture s'exerce tant qu'elle reste sur la route. Eh bien ici, la liberté humaine s'exerce et trouve sa perfection tant qu'elle reste sur la route des Commandements du bon Dieu. Elle peut sortir de la route, mais ça n'est pas un droit. Imaginez que l'Etat vous dise maintenant : la voiture a le droit de sortir de la route ! Cette sacro-sainte liberté de la voiture… Mais sortir de la route, ça démolit la voiture, et ça démolit la liberté de la voiture. Il n'y a plus rien après. De même que l'homme qui sort des chemins du bon Dieu, des chemins des Commandements, il peut le faire, et avec cela, il se détruit. Il fait ce qu'on appelle un péché mortel. Il meurt à la vie de la grâce, il rate ce pour quoi il a été créé qui est le Ciel. C'est pour cela qu'on dit que ça ne peut pas être un droit. Mais voyez quelle confusion règne aujourd'hui.

Profitons de cette fête pour rappeler ces grands principes, pour saluer le Roi des Rois. Il serait aussi très intéressant, mais je veux faire un peu court... de poser la question : Pourquoi Notre-Seigneur - qui est manifestement le Seigneur, le Sauveur, et c'est pour cela qu'Il vient sur la terre -, pourquoi n'a-t-Il pas dédaigné d'être reconnu comme Roi ? Pourquoi saint Paul - et saint Paul c'est l'Ecriture Sainte, donc c'est le bon Dieu -, nous dit : Il faut qu'Il règne ? Pourquoi ? Ça doit avoir un sens et cela ne nie en rien tout ce que je viens de vous dire sur la distinction des ordres naturels, surnaturels, l'ordre temporel, l'ordre de la grâce, du salut ; il est manifeste que cette prérogative de Notre-Seigneur qui est celui de la Royauté, Il la veut pour opérer plus efficacement le salut, car au moment où la société temporelle se soumet aux dispositions qui sont supérieures, qui regardent le salut, et donc respecte les Commandements de Dieu, cette société temporelle aura effectivement une influence, très certainement et dans beaucoup de cas, déterminante sur le salut des âmes. En faisant des bonnes lois, en empêchant le mal, en empêchant le péché public, il poussera les âmes, il incitera à faire leur salut. Et c'est ainsi que l'on voit la société chrétienne et le bienfait de la société chrétienne, même temporelle. C'est pour cela que nous insistons tellement sur cette nécessité de cette harmonie entre la société de la terre et la société du Ciel qui est l'Eglise. Et l'on voit bien, on le trouve devant les yeux, ce que l'Eglise a toujours appelé les ennemis du genre humain, qui veulent tout démolir par leurs lois, même contre nature... Réellement, d'une part ils font un enfer sur la terre, et d'autre part ils conduisent les âmes tout droit en enfer pour l'éternité. Ils en répondront devant Dieu. Tous ceux qui exercent un quelconque pouvoir sur la terre ont reçu ce pouvoir de Notre-Seigneur et c'est à Lui qu'ils en répondront au jour de leur mort. Car nous tous, sur la terre, petits et grands, nous avons un juge. Qu'ils soient chrétiens ou pas, ça n'a aucune importance. Et ce Juge c'est Notre-Seigneur Jésus-Christ auquel nous répondons de tous nos actes et bien sûr des pouvoirs qu'Il nous a délégués. A tous, qu'il s'agisse des évêques, des prêtres, c'est-à-dire de l'ordre surnaturel, ou qu'il s'agisse d'un maire, d'un président, d'un député, peu importe... tous, nous répondons à Celui que nous saluons aujourd'hui, que nous venons vénérer, là, dans les bras de Sa Mère. Il n'est plus au berceau lorsque les Mages arrivent. Ils rencontrent Jésus « avec Sa Mère », nous dit l'Evangile. Il n'est plus dans la crèche, Il est dans une maison. Donc c'est un peu plus tard.

Allons-y. Apportons avec les Mages cet hommage de l'or, de l'encens, de la myrrhe, dans laquelle l'Eglise voit d'une part la Royauté, mais surtout la Divinité et le Sacerdoce. Notre-Seigneur qui va se dévouer pour nous, qui va se sacrifier - c'est ce qu'on voit dans la myrrhe. L'encens bien sûr, est pour Dieu. Allons-y avec un grand cœur, avec une grande foi. Et supplions Notre-Seigneur d'abréger ce temps où l'on voit la rébellion des nations contre Lui, et qui entraîne par-là même la perte de tant et tant d'âmes. Demandons que ce temps soit abrégé, le temps pour les nations, mais surtout pour l'Eglise. Que cette crise de l'Eglise arrive un jour à la fin. Il y a quelque chose qui nous donne beaucoup d'espoir, mes bien chers frères. C'est que plus les choses apparaissent sans espoir, c'est à ce moment-là qu'il faut avoir le plus d'espoir, parce que c'est à ce moment où les hommes sont obligés de dire : je ne peux plus rien faire, c'est à ce moment-là que le bon Dieu intervient. Combien de temps va durer encore cette crise, nous n'en savons rien, mais nous pouvons deviner qu'on arrivera bientôt un jour à sa fin. De toutes façons, quel que soit ce jour, pour nous, nous avons notre devoir, notre devoir quotidien, notre devoir d'état à remplir.

Que cette Fête nous aide aussi, et ces grâces méritées par le Roi des Rois, le Seigneur des Seigneurs, nous aident à Le servir tous les jours, avec ardeur, avec beaucoup d'amour, pour notre salut et sa gloire, ainsi soit-il.

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.

Mgr Bernard Fellay, Paris le 6 janvier 2013

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The name of the Father and of the Son and of the Holy Spirit, so be it.

Gentlemen abbots, my beloved brethren,

This Sunday we are given to celebrate the great feast of the Epiphany. A party in which the Church has always wanted to give the utmost importance. This festival is older than Christmas. And until 1962, until John XXIII, he was given more importance than Christmas. Just one degree below Easter and Pentecost are the greatest solemnities, the greatest feasts of the Church. And why?

Epiphany means manifestation, and the Church has always wanted to bring this day various events in the life of Our Lord, in his early life, his divinity manifest to men. And so it is that even though it is called the Feast of the Magi - and this is the event that is recounted in today's Gospel, and this is the most important part of the festival - the Church to add two other manifestations of the divinity of our Lord. Found that the Baptism of Our Lord, with the intervention of the Heavenly Father, the voice that resonates, and the appearance of the Holy Spirit over our Lord. And in addition also the first miracle of Our Lord, the miracle of Cana. There is therefore a collection of events, and also lessons of this festival. Obviously, we can not say everything in one sermon. We limit ourselves today to a point relating to this festival called the Feast of the Magi.

Why the Church wants to give it so much importance to this feast of the Magi? Because that is what she tells us today: "Today Christ appeared." In other words, it is demonstrated not just a small group, the shepherds as at birth, but now with the arrival of the Magi, we see the manifestation of our Lord, of His divinity, to the world, to this world at the time regarded the Jews as the pagan world. It must be remembered that the Messiah promised to the chosen people. It is advertised as, one might say, their Savior. And one of the first things that will make the good God, what will our Lord, that is to say, to show the events by the appearance of the star in the firmament, in fact it salvation or the Messiah who brings salvation, does not that make the Jewish people, but rather to all nations. This is the deepest joy of the Church today. Our Lord, the Messiah, is God made ​​man who comes to save all men. All men are called to salvation. Nobody is left remaining. Every man to whom God gives life, is offered the invitation of salvation, salvation won by our Lord in His humanity, in His Passion and Death.

And what is interesting - and this is the point I want to emphasize today - is that those who come to recognize him today, they are kings. Recognition not only of nations but of some of its leaders, representatives of these peoples, the Magi who come to our Lord today. And question, when the star disappears, Jerusalem question, question Herod, the king of the time: "Where is the King of the Jews has been born? . " And you know, the question I would like to acknowledge and remember, this is a question that, from the beginning, not only spilled ink, but blood. And the relationship between the temporal and the spiritual over the Kingship of Our Lord Jesus Christ. Can be seen, from the beginning, Our Lord is God. He became man. Becoming man has removed any of his powers to the Word of God. And on the contrary, even in His humanity, He will participate in His divine powers. He is God, He is King. "All power is given unto Me in heaven and on earth" . All power, without any exclusion. But it does have all the powers, He is indeed the King of Kings, but He does not claim kingship time. And this is what we see through all the centuries, men in power, jealous of temporal power, have too often seen and see in our Lord and the Church, a rival, a rival. It is a story that crosses all time. It also shows the problem of what is now called religious freedom. We must therefore understand. Firstly, maintaining that yes, God made ​​Man loses nothing of his powers, but, as he used to do as God, He delegated his powers. He did not delight. It is said that the anthem today: "He does not delight land royalties, royalties Giver celestial" . Instead, He entrusted them to the Master of the century, the king, the president, whatever. And they realize. He is God, He is King. King of Heaven and Earth King. But when Pilate asked him , "Are you the King? " Our Lord will care to say: "My kingdom is not of this world. If I were a king like the other, if I were a king simply time I have my army. She would be there to defend me. " But those who defend the it is the angels who at that time seem to let it go! "But at the same time, you have no power over me unless it had been given."

It is indeed king, and it is because of this that He be crucified Kingship is the reason given by the Romans, by Pilate. He is God, He must die. This is the reason given by Pilate, is found on the cross: "Jesus of Nazareth, King of the Jews" . It is because He is made ​​King. And this story begins today at Epiphany. Herod, jealous of the new king comes, will find no other way than to kill the innocent. You see, we see that throughout history, all the time and constantly have the temporal power very difficult to endure another power, say parallel, spiritual power, the power of the Church. And throughout the history of the Church, there will always rivalries, problems, problems such as investitures, where it is the state that wants to get involved in the appointment of the Princes of the Church, bishops he wants to impose clearly seen. The State temporal afraid of what spiritual power. And still today, you have countries like China who suffer this problem directly. The problem with men who are not able to understand that, on the one hand - although it must clearly distinguish two companies called perfect: perfect called a company that owns all the means to gain an end - there is a perfect society called the Church, which is a spiritual and supernatural society, which has all the means to achieve its end, which is salvation. Save souls, the means of the Church, throughout the organization is to save souls. His first concern is not the time, it is to lead men to their end, for which they were created, Heaven, but she takes care of people living on earth. And men on earth are not just individuals, they all come from a family, the family organized then called the State. Human society is organized, that human society is also a perfect society. The state is organized, has the means that are necessary and sufficient to pursue its goal is a goal time, the organization, the common good, the welfare of men here on earth. And when we say all this as soon as you see that it is the same people who belong to the two companies, we can clearly see that there is an order, and that the normal between the two companies must perfect be a balanced diet, so a system of understanding and also, necessarily, watching the end of man, subordinate, without the Church mingles temporal affairs, it will have its say on the outline of the lives of men, called the Commandments. It will not interfere in specific cases, distinct, concerning the state of course, but if it pretends to violate the laws of human nature, even these, plus the laws of God, the Church must intervene even if it creates conflict.

What we are witnessing today, since the Revolution, for over two hundred years, this conflict is more acute. Why? Because all of a sudden the company wanted to release time of dependence on God. He claimed to be willing and able to organize the world without God. And that is guaranteed is preparing hell on earth. And it's a bit throughout our history, the history of these centuries in which we, as the rebellion of men against God, and almost automatically against the Church contributes to forging relationships that are normal and fair. And this is what we find in religious freedom. A fairly complicated issue today because we mix everything. We understand that the Church is trying to say to the government: "You have no right to interfere in matters that do not concern you. The issue of religion as such, it is not a question of time. " We understand that there is a response of the Church to say: "Respect the field of religion. " Only after the "council" we went too far, there is no longer distinguishes between true and false religions, is no longer made ​​the distinction that was once between tolerance regime and it was a right that does not exist. Finally, swallows, we invent a sort of right to be wrong. It is brand new, it now says that every man has the right to choose his religion. It comes from the Vatican. But not every man has the right to choose TRUE religion. Every man has the right to convert to the true religion. And nobody has the right to prevent it. That is a real right which derives from the duty of every man to worship God. This is the first issue of the Catechism: Why did I come to earth? Why do we exist? To serve God, to honor Him, to glorify Him. Enough said. Simply be remembered duties towards God will then create rights, real rights of human persons to perform these duties.

Today, everything is mixed. And often we do not understand why we are, as they say, AGAINST religious freedom . We understand that. We stand for true religious freedom, that is to say, for the freedom of true religion. And we are also called tolerance. There are concrete signs, humans require the state when you are in a situation of mixed religions, to be a kind of human peace between all religions. This is quite normal, quite understandable. And we are absolutely not against these things. By cons, certainly, we are against the claim of wanting to forget the good God, wanting to establish a right which would be almost an inalienable right of every creature to choose something other than God. It does not make sense. It's like trying to say the car has the right to miss the turn and enter a tree. Sure the car might miss the turn. We can say that this is one of the features of the car to have the freedom to leave the road. But it goes to the perfection of freedom of the car. Freedom of the car as it has left on the road. Well here is human freedom exercised and finds its perfection as it is on the road of the commandments of God. It can get out of the way, but it is not a right. Imagine the state tell you now: the car right out of the road! This sacrosanct freedom of the car ... But out of the way, it destroys the car, and it destroys the freedom of the car. There is nothing after. As the man who leaves the path of God, the paths of the Commandments, he can do it, and with that, he destroys himself. It is called a mortal sin. He died in the life of grace, he misses what it has been created that is Heaven. That is why we say that it can not be right. But see how confusion today.

Take this festival to remember these principles, to greet the King of Kings. It would also be very interesting, but I want to do a bit short ... ask the question: Why Our Lord - which is obviously the Lord, the Savior, and that is why He came to earth - why did He not disdain to be recognized as King ? Why St. Paul - and Paul is the Holy Scripture, so that God is good - we said: He must reign  ? Why? It must make sense and it denies nothing all that I have told you on the distinction between natural orders, supernatural, the temporal order, the order of grace, salvation, and it is clear that this prerogative Our Lord is the Kingship, He wants to operate more efficiently salvation, for the time when the company submits to the provisions that are above, watching salvation, and therefore complies with the commandments of God, this company time will actually influence, and certainly in many cases decisive for the salvation of souls. Making good laws, preventing evil, preventing public sin, it will grow souls, it will encourage them to salvation. And thus we see the Christian society and the blessing of Christian society, even time. That is why we insist so much on the necessity of this harmony between society and land the company of heaven, which is the Church. And it is clear, it is found before his eyes, that the Church has always called enemies of mankind , who want to demolish everything in their laws, even against nature ... Actually the one hand they are a hell on earth, and on the other hand they lead souls to hell for eternity. They will answer to God. All those who exercise any power on earth received the power of our Lord, and to Him they will respond to the day of their death. For all of us on earth, large and small, we have a judge. Whether Christian or not, it does not matter. Judge and it is Our Lord Jesus Christ which we respond to our actions and of course he gave us delegates powers. To all, whether bishops, priests, that is to say the supernatural order, or whether a mayor, a president, a deputy whatever ... all, we respond to Him that we welcome today, we have worship there, in the arms of His Mother. It is no longer the cradle when the Magi arrive. They meet Jesus "with His Mother ' , says the Gospel. It is no longer in the manger, He is in a house. So it's a little later.

Let's go. With the Magi bring this tribute of gold, frankincense, myrrh, in which the Church sees a hand royalty, but especially the Godhead and the priesthood. Our Lord, who will devote themselves to us, who will sacrifice - this is what we see in myrrh. The incense of course, is God. Let's go with a big heart, with great faith. And beseech Our Lord to shorten this time when we see the rebellion of the nations against Him, and by the same token causes the loss of so many souls. Ask that the time be shortened, the time for the nations, but especially the Church. The crisis of the Church comes one day at the end. There is something that gives us a lot of hope, my dear brothers. Is that the more things appear hopeless, this is the time it takes to have the most hope, because this is when men are compelled to say: I can not anything , it is that time that God intervenes. How long will this crisis yet, we do not know, but we can guess that one day soon come to an end. Anyway, whatever this day for us, we have our duty, our daily duty, our duty of state to fill.

This festival helps us too, and these graces merited by the King of Kings, Lord of Lords, help us to serve every day with passion, with love, for our salvation and glory, so be it.

The name of the Father and of the Son and of the Holy Spirit, so be it.

Bishop Bernard Fellay , Paris January 6, 2013

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